domaine de frévent

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lundi 12 septembre 2016

Bitume et petits cailloux



Vous avez dit exceptionnel, cette météo pour un mois de Septembre ? C’est ce que l’on entend dans les actualités du moins. 

Pour ma part, je me souviens avoir vécu des températures semblables à cette même période de l’année. Notamment, quand j’étais enfant avec la rentrée des classes sous un soleil de plomb. Celle-ci avait lieu autour du 15 Septembre à cette époque et c’était également la date choisie par la municipalité pour installer la fête foraine sur la place du village, devant l’église. Alors dans ma mémoire, du soleil et de la chaleur, il y en avait ! Et ce, malgré un ventre serré dû au fait de devoir retourner en classe pour une longue année…très longue année, épouvantable. Je n’ai jamais aimé l’école, au point de m’y sentir toujours très mal à l’aise. J’avais un total désintérêt de la chose et des matières enseignées. Le résultat serait le même si j’y retournais aujourd’hui car je ne fonctionne que par la passion et suis d’ailleurs assez fière qu’il en soit ainsi. Je n’avais donc pas ma place à l’école, pour la période avant le bac du moins, et même sous une atmosphère estivale, septembre reste une période traumatisante dont je garde encore une mauvaise odeur aujourd’hui.

Certains évènements ayant eu lieu ensuite, ont tenté pourtant de me la faire oublier. La période des vendanges par exemple, quand j’étais viticulteur, dont les préparatifs et l’organisation auraient pu donner le vertige à n’importe quel chef d’entreprise du CAC 40 croyez-moi ! Quoique eux, s’arrangeraient bien pour déléguer toute l’activité à du petit personnel, et resterait confortablement assis dans leur bureau climatisé en déclarant haut et fort à tous les médias : ‘Je fais les vendanges Moi-Même‘. Ainsi fonctionne le monde du vin que je connais bien…

Pour moi, ce n’était pas le cas et là encore il faisait chaud, très chaud, trop chaud pour ceux qui travaillent, ceux qui courent dans tous sens tout au long de la journée… et trop chaud pour le raisin ramassé qui doit ensuite macérer à froid dans des cuves thermo- régulées pendant plusieurs jours. Il fallait commencer très tôt le matin pour finir de ramasser avant midi. L’odeur nauséabonde des cahiers, des stylos et des salles de classe faisaient place aux senteurs de raisins mûrs, raisins macérés, raisins pressés, raisins fermentés et enfin de raisins vinifiés.
Dans un registre un peu moins poétique, ça sentait aussi la transpiration. Mais quelque soient les odeurs du moment, l’activité était tellement intense que plus rien ne pouvait traverser mon esprit en cette période. Bien plus que d’exercer un métier, j’exerçais là un véritable sport ! Quelle fierté je l’avoue.

A cette même période ma vision était alimentée par la couleur d’un soleil bas sur les vignes torturées par les mains des vendangeurs.
Ce sont ces mêmes couleurs que je retrouve actuellement sur les feuilles des arbres à Frévent. Loin encore des lumières d’automne, il règne ici une atmosphère douce où il fait bon se promener dans un sous-bois bien sec, sans être dérangé par le vol d’insectes vampirisés tels que moustiques ou taons, disparus maintenant depuis quelques temps.

N’allez pas croire que je passe mon temps à me promener dans la forêt pour flâner au gré du vent, mais voyez-vous quand je suis amené à fignoler la taille de la haie le long de la route, par exemple et que j’interviens pour cela du côté forêt, il me plaît de souffler un peu de temps en temps en regardant les arbres et en appréciant leur présence.
C’est là que je me dis que des mois de Septembre très chaud, j’en ai connu plus d’un !

Mais revenons au titre de ce feuillet voulez-vous ? Car il s’est passé ici, à Frévent un évènement marquant la semaine dernière. De quoi se tenir sur le bord de la route pour contempler le spectacle !
Et oui, il me plaît d’en parler car bien que proche de Paris, nous ne sommes pas des Parisiens et n’avons pas le droit à des animations toutes les semaines!

C’est l’occasion pour moi de vous faire remarquer combien il est étonnant de voir tous les efforts déployés par les autorités pour inciter les Parisiens à rester dans la Capitale. Ne serait-il pas plus intelligent de les attirer à occuper le territoire national et contribuer ainsi à faire vivre la province Française ? Ne vaudrait-il pas mieux les aider à se déplacer sur le bord de mer plutôt que d’organiser un ‘Paris Plage’ tous les étés, de venir à la campagne pour voir des vaches plutôt que d’organiser un ‘Salon de l’agriculture’ destiné essentiellement à les distraire, de s’installer sur un terrain découvert pour voir voler des drones de compétitions sans avoir à installer des filets de protection comme ce fut le cas sur les Champs Elysées? Tout cela à grand frais évidemment.
Enfin, venir marcher sur les routes de campagne plutôt que de déambuler sur les avenues fermées à la circulation et dont le paysage reste identique que celui que l’on peut observer à partir d’un trottoir.

Parisiens parisiennes, si vous voulez voir la vraie vie, la belle vie, je n’ai qu’une chose à vous dire… Get out ! (gentiment bien sûr)
Il faudrait que le bonhomme qui s’occupe de la maison ‘France’ agisse dans ce sens. Mais où est-il ? Qu’attend-il pour réagir ? Et qui est-il d’ailleurs ?
Tel que je suis parti, je serais bien tenté de vous parler de plusieurs autres sujets qui me scandalisent au plus haut point. Comme le projet de l’aéroport de Notre Dame des Landes ou les cars ‘Macron’ par exemple, mais je risque de vous lasser et il faut en garder un peu pour les prochaines fois.


Quoi qu’il en soit ici, en Seine et Marne, nous avons eu le droit à un petit spectacle, sans comparaison bien sûr avec ceux évoqués précédemment. Le conseil général a entrepris de refaire la route qui passe devant la propriété. Enfin refaire est un bien grand mot, disons plutôt recouvrir la route avec plusieurs couches de gravillon afin d’étanchéifier le macadam, m’a-t-on expliqué. Cela a été suffisant pour réussir à éveiller notre curiosité durant toute une journée, et nous avons à présent une jolie route homogène, de couleur gris clair pour venir au domaine. Elle est encore toute propre car dénuée de traces de terre et de sang ! (pas drôle Hervé).
Je peux à cette occasion remercier mon ami Stéphane qui a organisé le déroulement de cette intervention en fermant l’accès de la route par tronçon de façon à nous déranger le moins possible.


Hervé

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